De Hendaye à San Sebastian par le GR121

Publié le

J'ai marché de Hendaye à Pasaia, émerveillé par la côte basque, l'océan bleu, pur, transparent, l'écume blanche, les montagnes vertes et les vagues violentes se brisant en grandes fontaines sur les rochers. La montagne descend dans les grands fonds et remonte vers le ciel, bleu ce jour là. J'ai cheminé, de plateaux en crêtes, en de longues montées abruptes, en longues descentes pierreuses. Ici rien n'est plat, c'est la montagne et chaque mètre se gagne par l'effort. Ici paissent les chevaux, les jeunes taureaux à longues cornes, les moutons aussi. Les humains sont loin. De montées en descentes, le souffle court, les cuisses dures, douloureuses, toujours plus haut, plus loin dans la montagne, vue sur l'océan, j'ai continué. Essoufflé, parfois fatigué et toujours heureux devant ces paysages sublimes qui font accepter l'effort, j'ai contemplé la beauté sauvage de cette petite partie du monde. Devant les pentes abruptes et l'immensité de l'océan, on est tout petit, tout faible, humble obligatoirement. On avance, la chaleur est écrasante ... Parfois on traverse quelques zones d'ombrages et on se sent bien. On ne sait pas trop pourquoi on avance comme ça, peut être tout simplement parce qu'on est en vie, parce qu'on aime sentir la vie dans chaque battement de coeur, chaque respiration, chaque pas et dans chaque envol d'oiseau. La vie tout simplement, c'est ce qui me fait avancer... On chemine, toujours plus haut, plus bas, plus fatigué, plus essoufflé et plus heureux. Qu'y a t'il après cette montagne ? Après cette autre ? Et après l'infini ? L'excitation de la découverte est une drogue ... Las, on s' arrête parfois. On dépose le sac à dos, on se leste d'un poids. On retire les chaussures et les chaussettes, les pieds nus dans l'herbe. On fait sécher le t-shirt lourd de sueur. Un instant, le cul dans l'herbe, on respire, on regarde, on écoute, on touche et goûte ce qui nous entoure, la nature et l'horizon : on se sent seul au monde. On délasse l'esprit et le corps, on se laisse aller à la contemplation, on atteint de précieux et éphémères moments de "lâcher prise", on fait "un" avec les éléments. Advienne ce qui adviendra. On est là, pas ailleurs, ici et maintenant et c'est bien. Et puis, on repart, avec une énergie nouvelle et l'envie très forte de découvrir encore et encore. Vivant ! ... Une longue et difficile descente sur un chemin glissant, abrupt, étroit, pierreux, comme jeté dans le golfe de Pasaia, on arrive au village, non sans avoir risqué la chute dans le précipice, le déséquilibre du poids du sac, les chevilles lasses qui se tordent, le bâton qui se coince, le découragement et la fatigue surmontés par la seule volonté d'arriver...  25 km déjà ... Dans le port, le petit bateau vert nous aide à traverser l'estuaire. Il reste encore à rejoindre San Sebastian ... la nuit tombe doucement ... Tard, je retrouve Marina à San Sebastian. Heureux de trouver la chaleur de notre longue amitié. Content de trouver un lit et une courte nuit qui portera conseil* et des rêves des instants et paysages sublimes traversés dans la journée. La fatigue s' en va, les souvenirs restent. A suivre. Yann. (Étape du 9 avril, texte écrit le 11 avril)... *la nuit porte conseil : lire l'article suivant "chemin inversé".

De Hendaye à San Sebastian par le GR121
De Hendaye à San Sebastian par le GR121
Sable fossilisé creusé par des vers préhistoriques

Sable fossilisé creusé par des vers préhistoriques

De Hendaye à San Sebastian par le GR121
De Hendaye à San Sebastian par le GR121
De Hendaye à San Sebastian par le GR121
Fatigué

Fatigué

De Hendaye à San Sebastian par le GR121
De Hendaye à San Sebastian par le GR121
De Hendaye à San Sebastian par le GR121
De Hendaye à San Sebastian par le GR121
De Hendaye à San Sebastian par le GR121
De Hendaye à San Sebastian par le GR121

Publié dans compostel

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
Votre texte m'a emballé. C'était comme si j'étais sur le chemin, suant la fatigue, mais heureuse d'une si belle expérience. Vos mots auraient pu être les miens et ils m'ont touchés. MERCI pour le partage !
Répondre